AI et recherche

Dans le cadre de cette rencontre, nous nous interrogeons sur l’explicabilité des Grands modèles de langage (LLMs) et sur les possibilités d’hybridation entre ces modèles et les approches déductives s’appuyant sur un cadre de connaissances explicites. Nous visons donc à explorer d’un point de vue théorique (avec quelques cas d’études pratiques) les relations possibles entre les approches connectivistes et symboliques de la connaissance dans le contexte de la recherche.

Nous avons identifié deux perspectives d’analyse, non totalement isolées, susceptibles de contribuer à l’exploration de ce type de relation. Les deux perspectives reposent sur l’idée que, pour que les méthodes algorithmiques puissent contribuer à la recherche, il est essentiel d’y réintroduire des formes de connaissance structurée. Nous décrivons brièvement les deux perspectives ci-dessous, ainsi que certains des domaines d’application et des méthodologies qui leur sont associés.

Comprendre les LLMs à partir des résultats

S’intéressant notamment aux questions d’alignement, cette approche cherche à interpréter et comprendre les résultats générés par les modèles LLM. Ce questionnement peut, à son tour, être abordé à partir d’au moins deux angles :

Ces approches axées sur les résultats permettent de concevoir des systèmes opérationnels qui pourraient contribuer au développement de modèles visant à maintenir un certain degré de contrôle sur la production de connaissances. Cependant, il est essentiel de remettre en question l’importance accordée aux résultats produits par les modèles LLM.

LLM en dehors des perspectives axées sur les résultats

Au cœur de cette seconde approche se trouve la question suivante : la recherche fondamentale est-elle toujours axée sur la performance et les résultats ? Comment s’intéresser à l’IA dans un cadre autre que celui de la performance des modèles, pour revenir à la question fondamentale du sens ?

En se concentrant sur le rôle et les objectifs de la recherche et de la science, cette approche nous permet de nous éloigner d’une rhétorique de plus en plus populaire qui oppose l’humain et la machine. Par exemple, au lieu de se demander comment les algorithmes d’intelligence artificielle égalent ou surpassent les humains en termes de créativité et d’originalité, nous pourrions nous interroger sur la signification de ces concepts et sur la manière dont ils sont modélisés (ou pourraient être modélisés) au sein d’algorithmes d’intelligence artificielle.

Nous reconnaissons que le questionnement sur le sens des algorithmes à caractère inductif pourrait ouvrir des perspectives de réflexion potentiellement riches et intéressantes, y compris sur le plan applicatif. Les expériences et analyses que nous entreprendrons autour de l’éditeur sémantique Stylo pourraient s’inscrire dans ce cadre.

IA et durabilité

Dans les deux cas, l’utilisation intensive des algorithmes de LLM, même à des fins de recherche, soulève des enjeux majeurs, notamment en raison de la consommation excessive de ressources économiques, infrastructurelles et environnementales liées à leur utilisation.

Ressources

Les lectures préparatoires suivantes donnent un premier aperçu des recherches menées par Gastaldi et du type de discussion que nous pourrions avoir ensemble :